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La revanche des cowboys noirs

La revanche des cowboys noirs

Dans la banlieue d'Oakland, en Californie, les éperons et les stetsons sont de sortie ce samedi ensoleillé du mois de juillet. Une armée de cowboys, hommes, femmes, patriarches ou enfants, ont traversé les montagnes et les rivières pour se retrouver au Bill Pickett rodéo. Le concours de cowboys noirs porte le nom d'un champion et acteur dans les spectacles de Buffalo Bill resté inconnu du grand public. Cela fait 35 ans que l’évènement contribue à revisibiliser les Noirs dans le monde ultra-blanc du rodéo américain. En 2012, avec Django Unchained, Quentin Tarantino mettait pour la première fois un cowboy noir sur grand écran. Cette figure a fait pour beaucoup l'effet d'un électrochoc : le cowboy noir a existé. Et il existe toujours. Pourtant, à la grande époque des mouvements de bétail, 64% des gardiens de troupeaux n'étaient pas blancs. Ils étaient noirs, natifs américains ou mexicains/californios. Lors de la conquête de l'Ouest, quand les anciens esclaves ont pris les rênes des convois de bétails, un tiers des vachers étaient noirs. Hollywood et les spectacles du Wild West ont simplement gommé cette partie de l'histoire, pour entretenir la légende d'un cowboy blanc et viril, représentant le pouvoir et la nation américaine plus généralement.

Oakland, Californie - 2019