Bons baisers de Wakaliga
Le budget d'un film atteint rarement plus de quelques centaines de dollars. Le matériel? Essentiellement des poêles à frire et des tubes en plastique pour imiter des lance-roquettes. Des préservatifs remplis de colorant carmin parfont à merveille les blessures sanguinolentes. Bienvenue à Wakaliwood, au coeur de la nouvelle industrie en plein boom du cinéma d’action ougandais. Ici, à Wakaliga, un quartier populaire de Kampala devenu un plateau de tournage à ciel ouvert, tout est fait avec les moyens du bord. Accessoiriste, acteurs et même spectateurs, tous rêvent d'un destin glorieux pour leur bidonville. Un Wakaliga version Hollywood en somme. Ironie du sort ou vision futuriste, le film "Ebola" tourné avant la pandémie de Covid raconte l'histoire d'un virus parti d'Ouganda avant d’envahir le monde. Le virus fait exploser les crânes à grand renfort d’effets spéciaux. Grâce à un financement participatif de 13.000 $ le fondateur des studios Isaac, a pu acheter des générateurs et renouveler les projecteurs. Il a même pu avancer les frais scolaires des enfants et payer les soins dentaires des comédiens.
Kampala, Ouganda - 2016